Libération

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15 août 1944 - débarquement allié au Dramont (St Raphaël)

( La 36e DIUS devait débarquer à Fréjus, mais ce lieu ayant été signalé comme endroit probable de débarquement elle a été détournée vers le Dramont.)

Dans Toulon assiégé les alertes se succèdent jour et nuit. Les habitants qui n'ont pas fuit la ville se terrent dans les caves et les abris, subsistant sur de faibles ressources alimentaires.

Côté allemand, 18 000 hommes sont abrités dans la trentaine de forts constituant la défense de la ville. De nombreux bunkers on été installés par l'occupant en des lieux stratégiques et 200 canons de gros calibre ne cessent de tirer sur les assaillants. L'objectif principal des Alliés est la reddition de ces points fortifiés. Les forts sont bombardés en piqué par l'aviation britannique les 12, 13 et 14 août. Progressivement, les batteries sont réduites au silence.

Le débarquement de Provence eu lieu à l'aube du 15 août 1944 après une nuit de préparation (opération Dragoon).

Une fois la situation bien en main, les troupes se scindèrent en deux. Alors que la 7e Armée commandée par le général Alexander Patch se dirige vers l'est et le nord, les troupes françaises, sous le haut commandement du général Jean de Lattre de Tassigny se chargent de libérer la côte de Marseille à Toulon. Le général Joseph de Goislard de Monsabert s'occupe de Marseille et le général Edgard de Larminat de Toulon.

L'effectif de cette armée de libération, en ce qui concerne Toulon, se monte à 16 000 hommes, 30 chars d'assaut et de 80 à 100 canons.

Le 12 août, les forts du Gros Cerveau et du Pipaudon sont attaqués par l'aviation, Ollioules est touché.

Le dimanche 13, les FFI et FTP harcèlent les Allemands de tous côtés. Ils désorganisent les mouvements de rassemblement et en réduisent la résistance.

Le jeudi 17, dans l'après-midi, les forts de Six-Fours et Malbousquet sont pilonnés en piqué.

Le vendredi 18, les combats font rage dans Toulon désert. De tous côtés retentissent les tirs d'armes automatiques criblant d'impacts les façades des immeubles. Les magasins fermés, les terrasses de cafés vides, le cours Lafayette désert...

Quelques courageux sortent des abris pour s'informer sur cette libération qui n'en finit plus. Dans ces abris, serrés les uns contre les autres, on attend les nouvelles sur le déroulement des opérations. La nourriture et l'eau se font rares. Des conduites d'eau sont crevées, le gaz et l'électricité coupés.

On entend des explosions dans l'Arsenal et on dit que les Allemands font sauter les installations portuaires et détruisent la batterie anti-aérienne de la Rode.

 

 

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Gauche : La Rode - canon batterie - 1944 - Photo Gabriel Bonnafoux

Droite : La Rode - la FLAK ( Flugabwehrkanone) - nov. 1944 - Photo Gabriel Bonnafoux

Le 18 août, ordre est donné au lieutenant-colonel Georges-Régis Bouvet d'enlever le fort du Coudon. Avec audace, le commando d'Afrique pénètre dans le dispositif de défense ennemi. L'ouvrage est construit sur une arête rocheuse qui domine la ville de La Valette. Il est défendu par la Kriegsmarine, soutenue par les autres batteries de la côte qui concentrent le feu des pièces sur le fort.

L'assaut français est cloué sur place à 14h, le commando étant bloqué au pied des murailles.

Le 19 août, grâce à des échelles prêtées par un habitant, les combattants peuvent se hisser jusqu'à la première enceinte où se livreront de sanglants combats. La lutte est âpre et se fait au corps à corps, mais les marins allemands sont repoussés. Le nettoyage du premier couloir est terminé et la prise du fort en bonne voie de réussite.

Le 21 août il est 15h45 lorsque le pivot de la défense du «Gross Toulon»  tombe. La prise du Coudon assurée, les commandos d'Afrique peuvent maintenant se lancer à l'attaque de la ville.

«L'Armée d'Afrique a perdu 400  héros, dont la plupart pour libérer une ville qu'ils ne connaîtront jamais.» (La Dépêche, 17 mars 1974)

Dimanche 20 août : les canons reprennent leur tirs. Inquiétude de la population.

Lundi 21 août : les Allemands ont installé une nouvelle batterie sur la colline des Arènes.

Jeudi 24 août : les batailles de rue s'intensifient. De jour comme de nuit, le harcèlement se poursuit. La Résistance ne laisse aucun répit à l'occupant. Les fuyards font sauter les quais de la Vieille Darse, du Port Marchand et de l'Arsenal. Les ponts n'échappent pas à leur règle avec le Pont des Gaux, le Pont Neuf. Mais le pont de l'Escaillon est sauvegardé par les Maquisards aidés par les Sénégalais dans leur rude tâche.

Vendredi 25 août : la ville est libérée ! L'air vibrait encore du bruit des armes réduisant un nid de résistance ennemi. Reste le spectacle navrant d'une ville dévastée par la folie humaine, dévastation estimée à 47%.

Mais, Saint-Mandrier était encore aux mains ennemies.

Dimanche 27 août : à 23h45, le Konteradmiral (contre-amiral) Heinrich Ruhfus, commandant de la Kriegsmarine pour la Côte d'Azur, fait hisser le pavillon blanc de reddition.

Ce même jour eut lieu un défilé militaire avec les généraux Jean de Lattre de Tassigny et Henry Maitland Wilson.

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Gauche : 27 août 1944 - Bd de Strasbourg - Photo Gabriel Bonnafoux

Droite : 27 août 1944 - Troupes sénégalaises - Photo Gabriel Bonnafoux

Photo de gauche :

Ce cliché a été pris lors du premier défilé après la libération de Toulon, le dimanche 29 août 1944, sur le bd de Strasbourg devant le cinéma Casino.

Sont visibles :

Gal de Lattre de Tassigny

M. Distelme, ministre de la guerre

M. Jaquinot, ministre de la Marine

M. Sari, nouveau Préfet du Var

Gal Cochet représentant militaire pour la zone sud

Amiral Lemonnier, Commandant de la Flotte

Gal Magnan, représentant des troupes et des membres du Comité Départemental de la Libération Nationale

M. Frank Arnal, chef régional du service de renseignements du Mouvement de libération nationale pour la région R2 qui deviendra réseau Gallia RPA-BAR

ainsi que plus de 50 000 Toulonnais, les troupes sénégalaises, les FFI et FTPF.

 

 

La libération de Toulon aura ôté la vie ou blessé 2 700 personnes et fait 17 000 prisonniers en l'occurrence des soldats et marins allemands qui prirent le chemin de camps d'internement.

Le mardi 29 août 1944, succédant au collaborationniste «Le Petit Var» et dans les mêmes locaux du 10 rue Truguet, naissait un nouveau journal d'une seule feuille : «Le Var Libre - Organe des Mouvements et Partis de la Résistance M.I.N. - F.N. - P.C. - P.N. - C.G.T.».

Á la une : «Toulon libéré par les troupes françaises».

Il est à noter qu'après 51 semaines de parution «Le Var Libre» devint «La Liberté du Var» pour cause de titre déjà légalement déposé.

Le 15 septembre suivant il titrait : «Toulon a accueilli avec une enthousiaste ferveur le général De Gaulle»

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Citation à l'ordre de l'Armée - Guerre 1939 à 1945

 Ville héroïque et martyre dont le nom restera indissolublement attaché à la première victoire de la Première Armée française.

 Grâce à ses patriotes qui n'ont jamais reculé devant la torture ni la mort, a été  pendant toute la période de l'occupation allemande, un centre de renseignement d'une importance capitale pour la préparation du Débarquement et des opérations dans le midi de la France.

 A, par l'action de ses F.F.I. agissant en liaison intime avec les unités de la Première Armée française, utilement contribué à sa propre délivrance.

 Cette citation comporte l'attribution de la Croix de Guerre avec palme.

 

                                                         Le 4 juin 1948 - Signé Maurice SCHUMANN

 

Liens :

Thèse très documentée de Jean-Marie GUILLON :

 http://www.var39-45.fr/theseJMG/index.php

 

Débarquement de Provence (en anglais)

https://eucmh.com/2020/05/25/operation-dragoon-planning/

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