La circulation automobile s'était considérablement accrue au cours des années précédant la déclaration de guerre de l'Allemagne nazie.
De nombreux autobus et autocars concurrençaient les tramways vieillissants. Concurrence quelque peu sauvage mais favorisée par le décret-loi du 19 avril 1934 sur la coordination des transports ferroviaires et routiers qui fut un échec.
La traction animale cédait la place aux véhicules motorisés. On voyait circuler des triporteurs, des camionnettes, des fourgons à essence. Les entreprises de transport faisait l'acquisition de camions à « huile lourde » et le chemin de fer PLM mettait en service des autorails diesel.
Á Toulon, comme dans toutes les grandes villes, il a fallu créer des passages pour permettre aux piétons de traverser en sécurité rues et avenues, ce furent les « passages cloutés ».
Sur le boulevard de Strasbourg, les avenues Maréchal Foch et Georges Clémenceau, on installa des refuges entre les voies de tramways. Ils furent munis de bornes lumineuses pour suppléer à l'éclairage public déficient.
La circulation se densifiant avait tendance à se faire à l'aide des avertisseurs sonores.
Cette ambiance changea brusquement avec la déclaration de guerre.
La mobilisation générale des hommes « en état de porter une arme et la réquisition de tous les véhicules en état de marche » vida subitement les artères de la cité. Dans l'affaire de quelques jours après le départ des troupes s'installa un silence inhabituel. Seuls les tramways, qui avaient perdu leurs concurrents, sillonnaient la ville et ses faubourgs. Ils devaient assurer la totalité du trafic voyageurs.
On réouvrait les lignes fermées après les grèves de 1936 après la destitution de la Compagnie des Tramways du Gard et du Var et la reprise du réseau par la Régie Municipale de Transports Toulonnais, la RMTT. Ainsi, le terminus de la rue de Lorgues vit à nouveau les tramways partir vers Ollioules et vers La Seyne jusqu'au terminus du port, quai Hoche. Quant aux habitants des Sablettes et de Saint-Mandrier ils seraient transportés par les vieux bateaux à vapeur.
La ligne d'Hyères sera réouverte jusqu'à l'octroi du Pont-du-Suve, le maire de La Garde n'ayant pas voulu payer les frais de remise en état du tronçon de la ligne passant sur sa commune.
Le terminus de la ligne 1, ramené à Bon-Rencontre en 1936 sera désormais le Pont de l'Escaillon.
Le matériel roulant faisant défaut, seront remises en circulation les vieilles motrices Schuckert acquises en vue de l'ouverture des lignes électrifiées en 1896. Les voyageurs seront étonnés de la disposition longitudinale des banquettes, disposition courante outre-Rhin, pays d'origine du matériel.